Le Fonds d’Assistance Économique et Sociale (FAES), pour contribuer à la lutte contre la pauvreté en Haïti, a lancé un nouveau programme intitulé : « Lutter Contre l’Insécurité Alimentaire et Favoriser la Résilience grâce à un Filet de Sécurité pour les Populations Vulnérables ».
Financé à hauteur de cinquante millions (50 000 000) de dollars par la Banque Interaméricaine de Développement (BID), ce programme devra s’étaler sur une période de quatre (4) ans.
Destinées à la fois aux zones urbaines et aux zones préurbaines, les interventions prévues dans le cadre de ce programme novateur devront, à termes, bénéficier à des compatriotes dans les dix (10) départements géographiques du pays.
Au total, ce sont quarante mille (40 000) personnes vivant dans vingt-six (26) communes et quatre-vingt-cinq (85) sections communales qui seront directement touchées par les activités prévues. Une attention spéciale sera accordée aux femmes et aux personnes handicapées, à travers des composantes de ce programme, qui prévoient respectivement entre 40 à 60 % de femmes et 5% de personnes vivant avec un handicap comme bénéficiaires.
Outre l’objectif principal qui est de lutter contre l’insécurité alimentaire parmi les populations vulnérables en Haïti, en améliorant l’accès à la nourriture et aux services de santé préventifs et de base, d’autres objectifs plus spécifiques ont été fixés dans le cadre dudit programme. Il s’agit pour les responsables de :
- Contribuer à la sécurité alimentaire et à la résilience climatique à travers des transferts conditionnés aux programmes communautaires d’argent contre travail ;
- améliorer l’accès aux soins de santé grâce à une augmentation de l’offre et de l’utilisation des services de santé préventifs et essentiels encouragés par des transferts ;
- Renforcer la capacité institutionnelle du gouvernement à cibler les plus vulnérables par une contribution à l’expansion du SIMAST et à gérer les interventions de protection sociale par l’utilisation de la plateforme Commcare.
Avec une stratégie bien ficelée qui permet d’impliquer les communautés dans les activités, le FAES, dans le cadre de ce programme, mise sur une approche adaptative de la fragilité qui doit permettre de valoriser les partenariats, d’exploiter la technologie, l’échange d’informations spécifiques au contexte pour garantir une exécution efficace des activités.
Cette stratégie permettra également d’accorder une attention toute particulière aux zones les plus vulnérables et qui connaissent des niveaux élevés d’insécurité alimentaire et exposées aux chocs climatiques.
Décliné en quatre composantes, le programme « Lutter Contre l’Insécurité Alimentaire et Favoriser la Résilience grâce à un Filet de Sécurité pour les Populations Vulnérables », apparait comme une bouffée d’air frais pour les plus démunis qui font face à un quotidien difficile et pesant.
La composante 1, intitulée : « amélioration de la sécurité alimentaire grâce à des transferts monétaires conditionnés », financée avec une enveloppe de 28 millions de dollars, devra permettre rapidement de :
- Conduire le processus consultatif dans 26 communes
- Financer 350 petits projets communautaires dont 105 visant la résilience climatique seront priorisés ($ USD 60,000 en moyenne/petit projet dont 60% pour paiement main d’œuvre et 40% pour les Matériels/Matériaux)
- Contribuer à la Formation technique et socio-émotionnelle des bénéficiaires directs des projets (respectivement 25 et 50 % des bénéficiaires)
À travers la composante 2, le FAES entend ouvrir l’accès à des soins de santé de qualité aux personnes vulnérables. Intitulée : « Améliorer la santé grâce aux transferts monétaires conditionnels (CCT) et aux services de santé essentiels », cette composante est financée à hauteur de $ 16,9 millions de dollars et devra :
- Fournir des transferts monétaires conditionnels /Respect de programmes de prévention ou de soins de santé ainsi que des services de santé essentiels.
Les bénéficiaires assistés recevront 2 à 4 transferts, en fonction de la durée du traitement dont ils ont besoin.
Contribuer au renforcement du système de santé par : la formation du personnel médical, la conception d’outils de gestion, et le renforcement structurel au niveau 3 hôpitaux (l’Hôpital Universitaire de la Paix à Delmas (HUP) dans l’Ouest, Hôpital Universitaire Justinien (HUJ) au Cap Haïtien département du Nord et l’hôpital Saint Antoine de Jérémie (HSA) dans la Grande Anse 😉 9 centres de santé, et de 3 banques de sang fonctionnel.
Cibles prioritaires : les femmes chefs de famille, les femmes allaitantes, les victimes de VBG, les personnes handicapées ou les personnes âgées.
Et la troisième Composante s’inscrit, quant à elle, dans une démarche un peu plus structurante, visant un renforcement institutionnel grâce à l’expansion du SIMAST et à l’intensification de l’utilisation du système de gestion de données Commcare. Elle sera financée à hauteur de $ 2,5 millions de dollars par le FAES et devra faciliter.
- L’expansion de la couverture SIMAST /enquête pour 70, 000 (soixante-dix mille) ménages ;
- L’extension de l’utilisation du logiciel Commcare (toutes les activités des composantes 1 et 2) ;
- La Formation du personnel du FAES sur des thématiques diverses liées à la protection sociale, la gestion de projets, la communication etc.
La 4e et dernière composante, témoigne du leadership du FAES qui, pour s’assurer de l’exécution du projet et de son impact sur les populations vulnérables, croit nécessaire d’effectuer : un suivi-évaluation, une supervision des opérateurs, un audit financier ainsi qu’une saine administration et gestion des opérations.
Malgré les défis liés à l’insécurité et aux contraintes logistiques, le FAES continue de déployer des efforts pour répondre aux besoins des populations vulnérables. Ce programme qui prend en compte la réalité dans toute sa dimension vise, en ce début de 2025, à renforcer davantage la résilience des ménages et à améliorer leur qualité de vie dans un contexte fragile et incertain.
